Désordre absolu, crédibilité nulle, gouvernance exsangue, illégitimité, irrégularité, mensonges…
En Haïti, la corruption existe depuis de très nombreuses années. Les haïtiens n’ont pas choisi d’user de la corruption, c’est le système politique et l’environnement dans lequel ils vivent qui les ont poussés à agir de la sorte. Ainsi, la corruption s’est presque incrustée dans notre subconscient. Aujourd’hui, sortir un billet de sa poche est devenu un réflexe presque naturel. C’est entré dans les mœurs. « Si je ne lui donne pas un petit quelque chose, il ne va pas me donner le papier dont j’ai besoin pour ouvrir ma boutique »… « si je ne me montre pas généreux avec le médecin, il ne va pas bien soigner ma mère »… « si je glisse un petit billet à ce billet, il va fermer les yeux sur mon infraction »… et ainsi de suite.
Des collecteurs de fonds faussent la démocratie en empêchant la bonne gouvernance parce que ce sont eux qui prennent les décisions importantes au service de leurs petits amis. Ils placent des décideurs, fonctionnaires et juges qui les protégeront et les jugeront innocents, le temps venu, malgré leurs abus criants et vols de l’argent public.
Un collecteur de fonds fonde des compagnies et reçoit des centaines de millions de dollars en contrats du gouvernement.
Ils ont monté leur coup en cachette, puis tout à coup, ils explosent et crient à l’urgence… d’empocher des millions.
Mettre fin à la corruption dans notre pays ne sera pas une mince affaire. Cela prendra des années, peut-être même 1 voire 2 générations pour qu’elle soit éradiquée. Et cela commence dès l’école. On doit dès maintenant enseigner à nos enfants que la corruption c’est mal et qu’elle doit être combattue avec vigueur. Il faut également que le système judiciaire suive et pourchasse la corruption partout où elle se trouve, principalement dans les administrations où elle continue à faire des ravages. Bien entendu, la justice doit commencer par se soigner elle-même en nommant des juges propres et irréprochables. Car comment punir les autres si vous-mêmes, vous ne donnez pas le bon exemple.
Haïti ne pourra aspirer à des jours meilleurs si on ne combat pas ce mal pernicieux qui nous ronge de l’intérieur. Les mentalités doivent changer. Et c’est possible, il faut juste s’en donner les moyens. Autrement, on risque de s’enfoncer un peu plus dans une crise qui n’a que trop perduré.
Pourriture, corruption, exploitation, dictature. Ça ne serait pas le temps de parler d’euthanasie politique?