- Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) vous remercie de lui offrir cette opportunité de partager avec vous des informations précises sur la situation des droits humains en Haïti.
- Nous savons que le Département d’Etat des Etats-Unis est particulièrement bien informé sur Haïti mais, nous restons convaincus que nous pouvons, par notre lecture de la situation, vous permettre d’éclairer certains points d’ombre.
- D’entrée de jeu et sans différer, nous vous dirons que les conditions générales de vie de la population sont catastrophiques car, les droits économiques et sociaux ainsi que les droits civils et politiques du peuple haïtien sont constamment violés.
Sur les droits économiques et sociaux - Les Haïtiens et Haïtiennes, appauvris par une structure étatique n’ayant jamais mis l’humain au centre des intérêts et par la succession au pouvoir d’hommes et de femmes politiques corrompus, vivent aujourd’hui dans une pauvreté extrême.
- Les statistiques les plus favorables estiment que le tiers de la population haïtienne est sujette à une crise alimentaire aigue. Les droits au logement décent, à l’éducation, à la santé, au travail de la population sont violés de manière systématique. Sur les droits de la population à la sécurité
- En plus de cette pauvreté extrême dans laquelle patauge une grande frange de la population
haïtienne, les citoyens sont constamment la cible de bandits armés. Au moins 117 personnes ont été
assassinées de janvier à mars 2021, parmi elles 20 policiers. - Depuis 2018, 11 massacres et attaques armées ont été perpétrés dans les quartiers défavorisés
par des gangs armés proches du pouvoir. Et, le bilan de ces événements est très lourd : 356 personnes au moins ont été assassinées. 103 autres sont portées disparues et 32 femmes et filles au moins ont subi des viols collectifs. - Les kidnappings constituent aujourd’hui la manifestation la plus cruelle de la banalisation de la vie et du non-respect de la dignité humaine. Personne n’est épargné et toutes les couches sociales sont touchées par ce phénomène. Et, de manière générale, les femmes et les filles sont violées au cours de leur séquestration.
- Des sommes faramineuses sont versées aux ravisseurs alors qu’il n’y a aucune garantie que les victimes seront remises en liberté.
- Ces actes attentatoires aux vies et biens sont perpétrés par des gangs armés qui jouissent pour la plupart, de la bénédiction des autorités au pouvoir, c’est-à-dire, celles-là même qui les avaient invitées à se fédérer en juin 2020.
- Les membres de ces gangs armés deviennent de plus en plus arrogants. Ils sèment la terreur à
- leur guise, poursuivent leurs victimes en pleine rue, en plein jour pour les enlever et abattent tout
- simplement les personnes qui n’acceptent pas d’être emmenées.
- Les agents de la Police Judiciaire invitent les proches des victimes d’enlèvement à négocier les
- rançons réclamées par les ravisseurs. Pourtant, c’est en fait toute une classe sociale – c’est-à-dire, la
- classe moyenne – qui migre vers les couches défavorisées, à cause du kidnapping.
- Aucune réponse proportionnelle au drame que vit le pays n’est donnée par les autorités
- étatiques.
- D’une part, les différents programmes qui auraient dû permettre l’amélioration des conditions
- de vie de la population n’ont donné lieu qu’à des scandales de corruption. Et, alors que les projecteurs
- sont fixés sur le comportement des autorités judiciaires dans le traitement du massacre de La Saline
- survenu dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018, 10 autres massacres et attaques armées ont eu lieu
- dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince dont La Saline en 2019 et 2020.
- C’est aussi après que les sanctions eurent été prises par le département du trésor des Etats-Unis,
- à l’encontre de 2 officiels impliqués dans ce massacre, que la dernière attaque armée du Bel-Air est
- survenue. C’est enfin le 13 février 2021, que Fednel Monchéry, l’un de ces officiels indexés dans ce
- massacre a été arrêté lors d’une vérification de routine. Il a été libéré immédiatement, sur intervention
- de ses protecteurs. Il était l’ancien directeur général du ministère de l’intérieur et des collectivités
- territoriales.
RNDDH RAPPORT 2021-Jovenel Moise :11 massacres 356 personnes assassinées,103 autres sont portées disparues et 32 femmes et filles au moins ont subi des viols collectifs.
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