De Christiane TAUBIRA
Au Peuple AYITIEN !
Christiane Taubira, députée à l’Assemblée Nationale de France est initiatrice de la Loi qui porte son nom et par laquelle la France reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité, ancienne ministre française de la justice.
Peuple d’Ayiti,
Chers Amis, frères et soeurs en lutte et en espérance,
Nous sommes des millions, dans le monde, à éprouver aujourd’hui, à la fois une fierté infinie et une souffrance immense, âcre, taraudante. Cette fierté, je la tire, personnellement, de ma rencontre, il y a près de trente ans avec l’histoire sublime et déjà douloureuse d’Ayiti. Cette Histoire m’a construite dans mon intimité, elle a commencé à me rétablir dans mon identité ébranlée par l’aliénation dominante en mon pays de Guyane, elle a contribué à inspirer mon éthique de vie. Je lui dois plus que je ne pourrai jamais rendre.
Mais cette Histoire ne cesse de me troubler et de me tourmenter. Elle m’étourdit par les chemins sinueux, rocailleux, parfois infernaux qu’elle emprunte. Elle m’éblouit toujours autant par la générosité de sa première Constitution. Elle me fascine toujours par la démesure et le génie de ceux de ses fils et de ses filles qui, de la bataille de Vertières à aujourd’hui, ont empoigné son destin et l’ont étreint au point de s’y confondre et parfois de s’y perdre, ceux et celles qui ont bravé la violence d’Etat pour donner corps à leurs rêves d’une terre redevenue libre de toute oppression, ceux et celles qui ont offert et offrent encore au monde les plus belles histoires, les plus beaux tableaux, les plus belles romances, les plus beaux contes où la joie de vivre dévisage la misère sans détourner le regard, où le désespoir côtoie une folle persévérance à croire en demain, où les gens ordinaires deviennent héros par le simple miracle de la part indestructible de l’âme humaine.
Ce n’est pas à moi seule que le peuple d’Ayiti a ouvert les avenues d’un monde de justice et de fraternité. Ce fut aussi au monde noir, dans son entier, qui y reconnaît la première République Indépendante, arrachée puis codifiée par d’anciens esclaves, édifiée à la morgue de l’empire colonial. Ce fut aussi cadeau pour le monde opprimé dans sa quête de référence et de modèle dans un univers non seulement hostile, mais qui, comme l’assénait Frantz Fanon, déjà s’emparait de son passé pour le défigurer, le distordre. Les opprimés, les évadés de toute servitude, trouvèrent, dans la première Constitution d’Ayiti cette perle de fraternité qui offrait liberté et nationalité à tous ceux qui foulaient ce sol encore fumant. Mais ce fut aussi leçon pour le monde entier. Car cette lutte de libération qui commença par l’insurrection libératrice de l’esclavage, était un combat pour les droits de l’homme. Elle sauva la face et donna consistance à la première Déclaration Universelle des droits de l’homme. De ses principes magnifiques étaient exclus les femmes d’Europe et les hommes et les femmes du monde que l’Europe traitait de meubles dans ses Codes Noirs et de cheptel dans la comptabilité de ses plantations. Ce monde de justice et de fraternité accoucha dans une incommensurable douleur et une effroyable violence. Nous ne pouvons recevoir le fruit sans les épines. Un proverbe africain dit que le crayon du Bon Dieu n’a pas de gomme. Je crois aussi que la gomme est une invention humaine. Aucun dieu, d’aucune culture, d’aucune époque n’a su effacer les pâtés d’encre, les bavures, les ratures, les trous de ses écritures brutales. Seuls les hommes réécrivent l’Histoire. Ils peuvent le faire dans les livres. Il arrive qu’ils soient impuissants à en supprimer les effets ataviques dans la conscience commune et les comportements. Et la spirale des violences y trouve un vivier de prétextes.
Aujourd’hui, ce devait être jour de fête dans le monde entier. C’est liesse amère. Honneur et respect au peuple paysan d’Ayiti qui, en dignité et en courage, a sué sang et vaillance pour honorer la rançon d’Indépendance. Hommage aux femmes qui, par leur travail invisible et gratuit, ont apporté leur part à ce tribut inqualifiable. Honneur aux enfants d’Ayiti qui affrontèrent un destin rétréci, privés d’éducation et de tous les bienfaits qu’aurait offert le travail de leurs parents s’il n’avait été confisqué.
Nul n’est fondé, quel que soit son titre, quelles que soient ses ruses, et même s’il vous ressemble, nul n’est fondé à vous détrousser de ce glorieux passé qui fut un douloureux quotidien.
Honneur et respect aux jeunes d’Ayiti, conscients qu’ils peuvent être un phare pour l’avenir du monde si leur courage et leur audace enfantent victoire.
Honneur et respect pour les femmes d’Ayiti qui toisent le danger, apprivoisent la peur et relèvent leurs hommes lorsqu’ils vacillent.
Les fils et les filles d’Ayiti qui ont essaimé dans le monde tissent la toile robuste et ductile qui répandra les nouvelles conquêtes humanistes forgées sur cette terre caraïbe, s’ils savent les éclairer de la lumière des lieux où ils demeurent.
Je m’incline devant la bravoure avec laquelle, jour après jour, obstinément, vous arrosez la certitude hardie que la liberté, la justice, la solidarité, la vie dans son cœur de cristal, refleuriront tantôt. Tous ceux qui tournent le regard vers cette moitié d’île avec respect et bienveillance, retrouvent en vous les dignes descendants de ces géants de tous les talents qui, à chaque génération, ont sculpté dans le granit de la mémoire du monde les contours d’Ayiti, terre de liberté et de fraternité.
Que cette année resplendisse de nos espoirs et de notre force pour que reviennent des jours ensoleillés de joie et de bonheur. Pour chacun et pour tous.
Christiane.
« Ce fut aussi au monde noir, dans son entier, qui y reconnaît la première République Indépendante, arrachée puis codifiée par d’anciens esclaves, édifiée à la morgue de l’empire colonial. » Christiane Taubira
Merci Madame Taubira pour votre courage d’accepter la grandeur historique de l’Acte anti-esclavagiste d’Haïti, le meurtre par décret de l’exploitation à outrance de l’Homme par l’Homme signé par des mains calleuses, par des sous-hommes éreintés encore émettant l’essoufflement de bête de somme, les visages et les torses balafrés de coup d’épée, les bouches crachant encore l’arrière-goût amer de la douleur séculaire. C’est plus qu’au monde noir dans son entier qu’Haïti a donné cette leçon d’humanité à jamais ineffaçable. C’est au monde entier que les corbeaux fatigués de travailler et de lutter d’Haïti ont fait une leçon de génuines liberté et indépendance. Ils ont avili l’esclavage en un élan d’héroïsme spectaculaire qui ferait rêver debout les Spartacus, les Annibal, les Marc-Antoine, les Oliver Cromwell et les Napoléon Bonaparte. Cette humiliation suprême faite aux assises esclavagistes dont seule Haïti détenait le monopole de la résilience à supporter, ses petits-fils la paient encore dans la dégradation absolue par des nouveaux maîtres locaux et de perfides témoins étrangers.
Ernst Delma
Merci encore
Aux Haïtiens :
Je suis de tout cœur avec vous et souhaite que ce vous se joigne à tous les nous. Les nous tous qui sommes opprimés par le dieu argent et ses actionnaires les saigneurs banquiers de la vie. Vive Haïti sur la Terre, la Terre qui est dans le ciel le plus beau pays de l’Univers et le seul paradis possible pour les humains et tout ce qui vit. Que la paix règne dans tous les cœurs qui s’aiment et sont aimables. Que la méchanceté nous épargne des défauts de l’autre qui est une partie de nous. Éduquons-nous pour que les enfants nous imitent. Offrons nous au monde infini et soyons curieux des autres mondes. L’étranger est un monde mystérieux qui s’ouvre sur le mystère. Puisons en nous-mêmes notre propre parole à la source renouvelée de nos noms personnels qui sont des mots uniques dans le grand livre de l’Humanité. Pierre Marcel Montmory
Merci
Il nous ont soûlé pour un sommeil sans réveil. Nôtre histoire écrite par l’adversaire, complètement vide de vérités. Nôtre éducation équivoque à nôtre avantage bénéfique à la leur, en nous faisant avalé leur supériorité pour nous rendre inférieur, quand en effet: c’est le vice-versa. Nous mettant devant leur Dieu dont sa langue nous est inconnue , un Dieu qui déteste nôtre race, en leur favorisant avec nôtre vie pour nous traiter comme des objets qui respirent et qu’ils peuvent utilisés à leur grés que ce soit pour les enrichir, ou satisfaire leur besoins bestiaux. Un Dieu qui leur donnent signatures et béni leurs injustices à nôtre endroit, car il est écrit: l’ obéissance vaut mieux que le sacrifice. Si je ne suis pas folle, si je suis pas dépourvue de la faculté d’analyser, si je suis incapable de séparer l’antithèse du thèse, c’est à dire d’accepter, d’obéir , supporter qu’on nous sacrifie, qu’on nous volent, nous violent, nous déshumanise, nous martyrise, faisant de nous le repas des animaux féroces, et nos bébé leurs dessert, si tous cela valent mieux que le sacrifice. Quel est la valeur du sacrifice? Pour moi: c’est Une RÉVOLTE . Sinon, je pourrais
Joyeusement ,et fièrement, j’afficherai mon bachelier en tolérance d’ignorance, et d’ endoctrinement de L’ Université Ameri-Occidental dirigé par les Colonisateurs. Je pense que l’anesthésie, le Botox mental qui nous empêche de nous réveiller, de nous mettre ensemble pour sortir de la zombi fixation est au point d’expirer, pour que nous les noirs enfin pourront Jouir de la clarté et de la beauté du jour, de la nature, et revoir NÔTRE DIEU à travers SA création et ses créatures dont IL nous a donné pour en être le maître.