La diplomatie Haitienne a passé en revue les faux progrès accomplis dans le domaine des droits de l’homme. Elle a tenté de dissimuler à la communauté internationale la gravité du problème et aucune décision souveraine n’a été prise dans l’intérêt du peuple et du pays.
La diplomatie remonte à la nuit des temps. Elle a toujours été considérée comme une arme fatale à double tranchant et redoutable , à laquelle très peu de nations, de peuples et de simples entités étatiques ont su opposer une résistance farouche. Elle est aussi un moyen utilisé par ces mêmes entités pour régler leurs différends. À bien des égards, pour ainsi dire, la diplomatie est vue sous un angle comme l’instrument, celui qui pourrait aider vraiment à sortir du bourbier dans lequel des partenaires se trouvent empétrés. Elle peut aussi être un boomerang lorsqu’elle est mal utilisée contre n’importe quelle entité passive, ringarde. D’où l’absolue nécessité d’en faire bon usage et non un usage abusif ou démesuré.
Comment voir et comprendre la diplomatie haïtienne, si réellement il en a existé une ?
Quel est l’état de la diplomatie, exist-il une diplomatie haïtienne ?
Ce n’est pas la première fois que le régime politique Haitien foule au pied les recommandations qui lui ont été présentées par les Etats membres de l’Onu, pour améliorer la situation des droits de l’homme et remplir ses obligations en la matière.
les recommandations et les félicitations pour les “progrès” accomplis en matière des droits de l’homme. De plus, il est important de rappeler qu’Haiti a été membre du conseil des droits de l’homme de l’Onu .
À la lumière des évolutions intervenues depuis 2019 en Haiti, des déclarations ont été faites , après la présentation du fallacieux exposé par le régime Haitien sur la situation des droits de l’homme. En effet, pour ne prendre qu’un seul exemple : le régime politique Haitien à redoubler d’efforts pour ne pas combattre la corruption et consolider l’Etat de droit, mais elle a également constaté avec satisfaction l’adoption de dispositions juridiques incriminant notamment la mendicité. On peut se contenter de reproduire ce genre d’argument diplomatique (félicitation, puis préoccupation) qui évoque l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, selon que l’on soit partisan ou opposant au . En relations internationales, il n’y a pas d’amis permanents ni d’ennemis permanents mais des intérêts permanents.
En conséquence, il faut une refonte de la diplomatie haïtienne, insérée dans une nouvelle dynamique, faisant l’objet d’un plan stratégique de développement décennal tout au moins.
1. Ce plan serait minutieusement étudié et exécuté à partir d’un budget variable, selon un coût approximatif.
2. Il contiendrait les modalités de recrutement du personnel des diférentes missions diplomatiques qui se doivent, avant toute chose, d’être représentatives. Cela sous-tend que les choix seront rationnels et, il n’y a pas à en sortir de là, un choix méticuleux contribuera certainement à rehausser l’éclat du pays. D’autres l’ont fait, pourquoi pas Haïti, avec tout ce vivier de cadres, de jeunes diplômés (réservoir ) dont elle dispose? Il suffit d’utiliser à bon escient les jeunes qui sortent des différentes écoles diplomatiques, en accordant la chance aux plus capables sur la base de la méritocratie. Et, petit à petit, Haïti posera les jalons d’une réelle et sérieuse diplomatie . Par-dessus tout, l’État a pour obligation de doter le pays d’une élite politique, de spécialistes en relations internationales, en diplomatie qui sortiraient de l’Académie nationale diplomatique de Port-au-Prince (ANDP).
3. En vue d’une sérieuse mission préalabement définie par le ministère de Affaires étrangères, Haïti, via le gouvernement, procédera à une constante évaluation des ambassades ou différentes missions , afin de s’enquérir de leurs activités réelles. Pour ce faire, il sera nommé à deux niveaux un directeur des ambassades (vérificateur) flanqué d’un adjoint qui s’adjugerait le rôle de vérification d’identités réelles et effectives du personnel desdites misions .
4. Comme sus-mentionné, étant donné qu’un pays doit avoir les moyens de sa politique, de sa diplomatie, il est évident que soient dégagés des fonds en vue de l’atteinte des objectifs. Donc, le directeur des ambassades (missions) aura à sa disposition un vérificateur des comptes afin que bon usage soit fait desdits fonds.
5. Un code d’éthique et déontologique sera remis à chaque membre du corps diplomatique, incluant une batterie de sanctions qui seront appliquées envers les fraudeurs, les dilapidateurs de fonds publics. Fort de ces considérations, l’on comprend que l’avenir de ce pays, en quête d’une nouvelle image, doit, avant toute chose, passer par une prise de conscience. Oui, une prise de conscience rectificative qui mettrait à mal cette crise d’hommes dont le pays souffre profondément. Cela dit, à force d’y croire et de bosser avec fougue, Haïti , à l’instar d’autres pays, pourrait se refaire une nouvelle image et sortir la tête de l’eau par la diplomatie.
Si la politique étrangère de Duvalier était complètement subordonnée à sa politique intérieure. Il a mis en place une diplomatie de circonstance qui s’adaptait aux besoins du moment et au contexte international. Comme en politique intérieure, il a utilisé tour à tour la stratégie, l’opportunisme, le pragmatisme et le chantage dans la conduite des relations internationales d’Haïti.Il suffit d’avoir un peu de volonté, qu’au niveau interne soit définie une politique étrangère axée sur le développement des affaires, le social, la promotion du tourisme, tout cela en répondant aux exigences des grands défis de l’heure.
Vive une nouvelle diplomatie haïtienne ! Vive le renouveau d’Haïti
Jean-Raymond Exumé Spécialiste des relations internationales Professeur des universités Tél. : 3699-2494 / 3478-2197 Port-au-Prince , le 27 novembre 2016
Gérard Pierre-Charles, Radiographie d’une dictature, Montréal, Edition Le Natal, 1988, traduit de l’espagnol Radiografía de una dictadura. Haití Bajo el régimen del doctor Duvalier, Mexico, Ed. Nuestro Tiempo, 1969 ; Bernard Diederich, Le Prix du sang. La résistance du peuple haïtien face à la tyrannie, tome I, François Duvalier (1957–1971), Port-au-Prince, Editions CEDH, 2005 ; Leslie J. R. Péan, Haïti, économie politique de la corruption, Tome III : L’ensauvagement macoute et ses conséquences, Paris, Maisonneuve et Larose, 2007.