Depuis six ans, le 28 Mai est décrété journée mondiale de l’hygiène menstruelle. C’est une journée qui tend à briser les tabous, les discriminations et le mysticisme autour de la menstruation, qui fort souvent est considérée comme sale ou encore impure, tout de dépend de la croyance. Dans la majorité des pays, les femmes se retrouvent confrontées à la précarité menstruelle qui constitue quelque fois un véritable un frein.
Parler de l’hygiène menstruelle, c’est prendre en compte aussi les protections hygiéniques. Elles se présentent sous diverses formes. Il y a les serviettes hygiéniques, les tampons, la coupe menstruelle et les culottes de règles. Dans certains pays comme la Finlande, les serviettes menstruelles ou hygiéniques, sont distribuées dans les clubs de jeunesse, les pharmacies et sur les campus universitaires. Cette mesure permet de promouvoir une santé menstruelle hygiénique à toutes les femmes, issues de toutes les couches sociales. Par contre, dans d’autres pays comme le Burkina Faso, il existe des serviettes lavables. L’initiatrice Émilie Kyedrebeogo affirme que ces serviettes réutilisables « facilite la vie des femmes ».
En Haïti, par contre, les femmes connaissent une grande précarité menstruelle. Déjà, le coût moyen d’un paquet de serviettes hygiéniques n’est pas accessible à tous. Cela varie entre 125 et 200 gourdes; je dis bien le coût moyen. Or, il y a des femmes qui peuvent en liquider plus de trois paquets, à raison de 8 unités par paquet et à en changer tous les quatre heures. Ça fait bien une petite somme qu’il faut ôter tous les mois d’un budget. Est-ce que toutes les femmes ont un travail rémunéré? Non. Peuvent-elles disposer non sans peine de quoi s’acheter les serviettes hygiéniques ? Non. Alors survient le problème majeur. Certaines se mettent à utiliser des tissus qui ne sont pas susceptibles d’absorber le flux sanguin. Un exemple. Dans des endroits assez reculés où la situation est déjà en soi précaire, les femmes substituent les serviettes hygiéniques aux cotons de matelas, aux papiers de journal et même à des morceaux de laine. Et avec regret, l’on en vient à constater qu’elles développent à l’avenir des infections sévères. Infections qui peuvent avoir de sérieux impacts sur leurs vies.
La précarité menstruelle c’est tout le package. La difficulté que les serviettes périodiques soient accessibles à toutes, le coût de celles-ci, la composition de certaines d’entres elles puisqu’il y a certaines femmes qui sont allergiques à des produits présents dans les protections. Résoudre cette précarité, c’est commencer par garantir une bonne hygiène menstruelle.