Haïti a connu une année 2021 mouvementée sur la plan politique et social. La crise politique qui a déchiré le pays a certainement été l’une des plus marquantes pour les Haïtiens.
D’abord, les bandes criminelles qui ont fait leur loi. Presque 1000 enlèvements ont été rapportés par les autorités de la Police nationale d’Haïti. C’est une augmentation «incroyable» et une dizaine de personnes ont été la cible de kidnappings dans les 24 dernières heures sur la route de Martissant, dans la capitale de Port-au-Prince.
Dans cette route du sud, les citoyens sont bloqués et ne peuvent se déplacer vers les autres régions.
Puis, le président Jovenel Moïse a été assassiné le 7 juillet dernier. Selon Yvanka Jolicoeur Brutus, l’enquête avance, «mais la population insiste qu’elle veut avoir des réponses pour l’avancement du pays». Cinq mois plus tard, après plusieurs interrogations, un lien avec le commerce de la drogue n’est pas écarté.
Troisièmement, ce pays trop souvent frappé par des catastrophes naturelles depuis 2010 a de nouveau été secoué par un séisme d’une force de 7,2 le 14 août. «Ça nous a rappelé de très mauvais souvenirs et que la route est longue». Qui plus est, la tempête tropicale Grace menaçait de s’abattre sur le pays au même moment où près de 1300 personnes ont perdu la vie sous les décombres.
Autre facteur qui a marqué le pays, la crise du carburant a perturbé les activités commerciales, voire les habitudes quotidiennes des Haïtiens. Certains gangs ont «empêché la distribution» de l’essence. Cet or noir n’étant plus accessible, un climat de panique s’est installé.
Enfin, à Cap-Haïtien, la deuxième ville d’Haïti, l’explosion d’un camion-citerne a fait au moins 90 morts et une cinquantaine de blessés, dont beaucoup dans un état critique. «Ç’a frappé la région du nord très fort», conclut Mme Jolicoeur Brutus.