On l’aura compris ! Les droits humains, la sécularisation et les libertés demeurent encore et toujours les principales revendications de la lutte pour une démocratie effective en Haiti .
Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 870 $ en 2018 et un indice de développement humain le classant 168 sur 189 pays cette même année. Selon l’indice de capital humain, un enfant né aujourd’hui en Haïti a un potentiel à l’âge adulte évalué à 45% de ce qu’il aurait pu avoir s’il avait bénéficié d’une éducation et d’une santé complètes. Plus de 6 millions d’Haïtiens vivent en-dessous du seuil de pauvreté avec moins de 2.41 $ par jour, et plus de 2.5 millions sont tombés en-dessous du seuil de pauvreté extrême, ayant moins de 1.23 $ par jour.
L’instabilité politique a entravé le développement économique et social d’Haïti. En 2019, le pays fait face à une dépréciation monétaire rapide (près de 30%), des taux d’inflation élevés (près de 20%) ainsi qu’à une contraction du PIB (estimé à 0.5%). En note positive, le déficit budgétaire, lui, a diminué comparé à l’année précédente, il est projeté à 2.9%. Néanmoins, ce résultat a été obtenu par le biais de coupes drastiques dans les investissements de capitaux et les programmes sociaux. Les subventions énergétiques continuent de représenter un lourd fardeau budgétaire (estimé à environ 3.5% du PIB), réduisant considérablement l’espace budgétaire du gouvernement pour ce qui est de la croissance et des dépenses visant à la réduction de la pauvreté.
Haïti reste extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles, principalement aux ouragans, aux inondations et tremblements de terre. Plus de 96% de sa population est exposée aux aléas naturels. De plus, les efforts de redressement se poursuivent après que le cyclone Matthew ait frappé le pays en 2016, causant sur son passage des pertes et dommages évalués à 32% du PIB de 2015.
Taux qui ne cesse de progresser, touchant toujours ces mêmes chômeurs diplômés, fer de lance de la révolution du peuple. Or, les promesses ressassées en l’absence d’un programme économique n’ont pas convaincu l’électorat.
Dans un contexte d’impunité et d’insécurité encore fortement ressenties par une population de plus en plus déçue par une troïka qui a du mal à fonctionner en harmonie, les Tunisiens ont le sentiment de se retrouver à la case départ. Un an après, on en est à lutter pour la préservation d’acquis précarisés, plutôt qu’à revendiquer les droits pour lesquels on a mis à bas une dictature. Et les déclarations des déçus du nouveau gouvernement provisoire, essentiellement ceux de Ennahdha, exprimés dans des vidéos qui circulent à travers les sites sociaux, n’en sont que l’ultime illustration.
Criante est l’amertume de cette catégorie sociale à qui on a promis monts et merveilles pendant la campagne électorale, avant de se détourner d’elle après coup. Fort aussi est ce sentiment d’avoir été trahis, par un « viol de voix électorales », chez des Tunisiens qui se trouvent aujourd’hui embourbés dans un leurre « identitaire », qui les classe entre bons musulmans et les autres, aux dépens, surtout, des droits des femmes. On tente alors de se protéger contre ce qui s’apparente à une nouvelle dictature. Une dictature avec les mêmes instruments que ceux de l’ancien régime de Duvaliers, sur le plan structurel et institutionnel, mais, avec, en prime, l’« arme » les bandits qui empêche, ou du moins, dans cette phase transitoire, rend compliqué, en tout cas, l’ancrage des véritables fondements d’une république plurielle, différente, unie et homogène, et socialement digne par le biais de droits économiques et sociaux d’abord et avant tout.
Et pour achever l’œuvre, Parallèlement, une tentative de musellement des journalistes indépendants, sur les réseaux sociaux, fleurit sur les pages, où l’intimidation le dispute à la haine, allant parfois jusqu’aux menaces de mort. C’est pour cela , le peuple revendique toujours sa révolution sociale.
Henry Beaucejour