Les dominos entamèrent leur inexorable chute, l’un faisant chuter l’autre, le premier, le plus emblématique, fut le président de la République Monsieur Jovenel Moise . Aucune de ses manœuvres grossières pour rester encore quelque temps ou pour piloter la transition politique ne résista aux assauts du mouvement populaire.
Une fois de plus, André Michel invite la communauté internationale à écouter la voix du peuple, tout en lâchant le président Jovenel Moise. « Le peuple a tranché. Il a parlé. Vous ne devez pas continuer à supporter un chef d’État rejeté », exhorte-t-il, les invitant a rejoindre le peuple.
«Jovenel Moise, S’il vous reste un peu d’humanité, un peu d’amour pour votre pays, démissionnez le plus vite possible…», martèle le leader politique, présageant le chaos tant que le chef de l’Etat persiste à rester au pouvoir.
«Jovenel Moise est le probleme et non la solution. Il n’a ni la volonté, ni la compétence nécessaire pour diriger Haiti. Il ne peut pas délivrer la marchandise…», renchérit Serge Jean Louis. Ce dernier entendant attirer l’attention de la communauté internationale qui, d’après lui, s’inquiète d’une éventuelle situation chaotique en Haiti. « Nous sommes dans un chaos consommé, puisqu’aucune institution ne fonctionne dans le pays », entendait il préciser, avant d’inviter cette communauté internationale à comprendre la souffrance du peuple.
Le degré de polarisation des forces antagoniques et la qualité de l’extension de la mobilisation des catégories sociales dominées, sont en définitive étroitement liés dans ces périodes d’intenses conflits politiques et sociaux, au cours desquelles l’activité des masses joue un rôle capital. L’interaction entre la polarisation des forces opposées et le niveau atteint par la mobilisation de la population exerce une influence décisive tant sur la nature, l’ampleur et la portée de la crise, que sur les mécanismes mis en œuvre pour assurer la sortie de ces situations de mise en cause du système. D’une façon générale, les luttes socio-politiques haïtiennes considérées à travers les phénomènes historiques constitués par les grands moments d’explosion du mouvement populaire permettent d’établir une différenciation dans les mobilisations anti-système. On aurait celles qui se sont déroulées dans le cadre d’une crise systémique généralisée comme en 1843-1848, 1867-1870, 1908-1915, 1986-1994, et celles survenues dans le contexte d’une crise de portée limitée comme par exemple en 1930, 1946 et 1956. Les crises systémiques généralisées peuvent être aussi appelées grandes crises.
Toutefois, dans toutes ces crises, quelle que soit d’ailleurs leur nature, les mêmes méthodes sont pratiquement utilisées. Avant tout, il s’agit de mater la vague de protestation sociale. La répression, à plus ou moins grande échelle, joue en ce sens un rôle clé. Ensuite des mesures sont prises pour colmater les brèches provoquées par les mouvements populaires et assurer ainsi la continuité du système à travers quelques changements limités. Entre l’une ou l’autre de ces sorties de crise, toute la différence réside alors dans le degré de variation des distinctes capacités du système politique pour affronter la complexité des situations créées au cours de chacun de ces moments spécifiques. A ce compte, une démarcation très nette peut être établie entre le xixe et le xxe siècle à propos particulièrement des grandes crises.